Notre programme d'agent d'information et facilitateur
Agent d’information et facilitateur
Dans le cadre des démarches entourant la prise en charge des services, des consultations ont eu lieu dans les 4 communautés signataires (Lac Simon, Kitcisakik, Winneway et Pikogan). Les consultations avaient pour objectif de recueillir la vision et les besoins de la population. De ces consultations se sont dégagés plusieurs constats, dont certains en lien avec le manque de concertation dans l’intervention et dans la prise de décision en situation de protection, ainsi que d’autres en lien avec les organismes de plaintes, tels que le commissaire local aux plaintes et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Ces organismes furent décrits comme des « créations d’un gouvernement colonialiste et paternaliste qui n’inspire pas confiance aux Anicinape ».
Le poste d’agent d’information et facilitateur fut créé, d’une part, afin d’améliorer l’accès à l’information pour les gens des communautés, dans le but d’approfondir leurs connaissances sur leurs droits et sur le processus en protection de la jeunesse. D’autre part, ce poste avait pour objet de permettre de développer une alternative aux processus de plaintes, dans le but d’offrir un outil de résolutions de conflits qui correspond davantage à la culture anicinape.
Les agents d’information et facilitateur (AIF) relèvent directement du conseil d’administration de Mino Obigiwasin. Ils agissent à titre d’acteurs neutres dans l’application de la politique de plaintes. Leur rôle consiste à :
Informer la population au sujet de leurs droits au sein du système de protection de la jeunesse et le fonctionnement de ce dernier;
Assister les membres des communautés de Winneway, Kitcisakik, Lac Simon et Pikogan vers les ressources recherchées;
Faciliter le règlement des conflits entre les familles d’accueil, les familles et les intervenants de Mino Obigiwasin, en offrant notamment la médiation ou l’assistance;
Assister et guider la population vers les organismes de plaintes;
Les AIF agissent aussi en tant que facilitateur dans les processus volontaires de décision collaboratifs, orientés vers la sécurité des enfants, la participation de la famille et de la communauté (les Wawiya).
Volet information et assistance
Les agents d’information ou facilitateurs sont contactés directement ou par le biais de référence interne. Les membres des communautés desservies par Mino Obigiwasin peuvent ainsi demander l’aide des agents afin de mieux comprendre leur situation ou être orientés. Entre autres, les agents peuvent :
Aider une personne à comprendre le processus en protection de la jeunesse et ce qu’implique à chacune des étapes;
Assister une personne dans la compréhension des documents (rapports, plan d’intervention, requête, mesure volontaire ou judiciaire, etc.);
Informer et guider les personnes vers les ressources de la communauté ou des ressources externes.
Informer la personne sur la pertinence d’avoir un avocat et lui offrir la liste régionale de ceux qui pratiquent les mandats jeunesses.
Volet traitement des insatisfactions
Lorsqu’un agent reçoit une demande en lien avec une insatisfaction, il explore avec le demandeur les motifs de l’insatisfaction et les besoins de la personne. Par la suite, différentes options sont offertes au demandeur :
1. L’assistance et l’information
Tout d’abord, l’agent d’information et facilitateur encourage le demandeur à communiquer directement avec l’intervenant. Il lui offre de l’accompagner dans la rencontre au besoin.
En cas d’échec, l’agent informe le demandeur de l’existence de différentes instances de plainte et lui offre son assistance afin de formuler la plainte, au besoin.
2. La médiation
Mino Obigiwasin offre un processus de médiation en cas de conflit entre un intervenant, une famille ou une famille d’accueil. Ce processus fut mis sur pied afin d’offrir à la population une alternative aux instances de plainte.
Elle a pour but de réparer un lien de confiance et une collaboration entre les gens des communautés et les services enfance et famille. La médiation offre une approche holistique de règlement du conflit. Elle permet d’analyser la situation dans sa globalité afin d’avoir un portrait juste des difficultés vécues et permet de générer des solutions significatives et constructives plus facilement. Cette approche, étant également privilégié dans les communautés, assure un processus culturellement pertinent.
À la suite d’une demande, un agent d’information et facilitateur neutre et n’ayant offert aucun autre service auprès des personnes impliquées dans ce conflit peut animer une médiation entre un ou plusieurs membres d’une famille suivie en protection de la jeunesse, une famille d’accueil et leur intervenant.
La médiation est un processus volontaire qui peut s’étendre sur plusieurs semaines, puisque plusieurs rencontres individuelles peuvent avoir lieu avec chacune des parties avant la rencontre commune, afin de bien analyser la situation et que tous soient bien préparés.
Volet facilitation des wawiya
Le wawiya, qui signifie « cercle » en anicinape, est le rassemblement des membres de la famille immédiate et la famille élargie, amis, proches et toute autre personne significative pour l’enfant et sa famille qui traverse une période difficile. Des professionnels sont invités afin de promouvoir les services disponibles, en fonction du motif de la rencontre. Cette pratique respecte le rythme et la culture Anicinape et favorise la guérison.
Le wawiya est animé par une personne neutre qui veille au bon déroulement des discussions et du processus. Lors de ces rencontres, les préoccupations, les forces et les solutions sont abordées puis consolidées dans un plan de sécurité ou de mobilisation. En sommes, le wawiya consiste à favoriser le travail d’équipe entre le filet de sécurité de l’enfant et l’intervenant. Cette approche peut être utilisée dans plusieurs situations, dont les suivantes :
À la demande des parents ou d’un intervenant de 1re ligne, dans le but de prévenir un signalement;
À toutes les étapes du processus en protection de la jeunesse, dans le but de mobiliser la famille et les services;
À l’étape de la VCT, afin de mobiliser rapidement la famille prévenir et la rétention d’un signalement;
Afin de renforcer ou mettre en place un filet de sécurité autour de l’enfant et sa famille;
Afin d’aider l’intervenant à avoir un portait global de la situation;
Afin de générer des solutions réalistes, significatives et culturellement pertinentes aux yeux de la famille, puisque la famille est impliquée dans les décisions;
Afin de prévenir un placement, un déplacement ou même préparer une réinsertion familiale.